Pendant toute l'année scolaire, une maîtresse de l'école du Château, Marie-Sophie Arthaud-Berthet, s'est essayée à l'usage d'une tablette en classe pour travailler différentes situations de langage.

La commune de Chasse-sur-Rhône fait partie des communes qui avaient été dotées de tablettes dans le cadre de la politique de la ville. Pour une première année de découverte de l'outil, l'enseignante a ciblé l'application Com-Phone pour réaliser des enregistrements des élèves avec un support visuel. A l'image de ce qui est indiqué dans les programmes de maternelle, plusieurs situations ont été mises en place afin d'explorer les différentes dimensions du langage : langage d'évocation, production orale retravaillée, mise en oeuvre du lexique, travail autour de la chronologie...

La plus-value liée à l'utilisation de la tablette vient de la possibilité d'enregistrer les élèves qui vont pouvoir ensuite se réécouter ou réécouter les autres. Il se crée une rétroaction immédiate avec ces différents enregistrements. Au fur et à mesure, les élèves repèrent les erreurs et se corrigent, seuls ou à l'aide de la maîtresse ou des camarades.

L'enseignante a par ailleurs noté une motivation intrinsèquement liée au matériel. Durant toute l'année, les élèves étaient davantage motivés pour venir s'enregistrer sur la tablette, et ce, même chez les petits parleurs.

Voici une sélection par l'enseignante de quelques productions pour illustrer le travail mené cette année.

La mobilité de la tablette permet de l'emmener dans différentes activités, comme ici lors du début de projet de rencontre USEP. Les enregistrements réalisés en direct peuvent être réutilisés en classe. Dans cet exemple, il s'agira de faire prendre conscience aux élèves que l'utilisation de pronoms démonstratifs ("comme ça") n'explique pas correctement l'action à une personne qui n'est pas là.

Dans cette vidéo, la situation vécue par les élèves permet de travailler le langage d'évocation et le lexique lié à l'activité, d'où la prise de conscience par l'élève d'un manque de vocabulaire (le mot "la quille") dans une phrase.

La même situation, avec un autre élève, où lors du retour en classe, et de l'écoute de son enregistrement l'enfant lui-même (mais aussi un camarade) va pouvoir prendre conscience de l'incohérence du discours "lancer la quille". Pour aider à cette prise de conscience de l'incohérence l'observation de l'image sera utile.

La tablette et l'application ont également été utilisées lors d'ateliers en classe où il s'agissait de travailler en deux temps entre lesquels les élèves écoutaient leur première production et cherchaient à l'améliorer avant de se réenregistrer quand ils se pensaient prêts.

Ici l'élève passe d'une voix timide "La fille fait entraînement" à une phrase plus nette et précise "J'ai trottiné et c'était un entraînement".

Et ici, un autre élève, répondant à la consigne "Fais une phrase avec le mot barrière", change sa production de "On monte pas barrière" à "On doit pas passer barrière".

Toujours sur la même situation, l'élève petit parleur est aidé par ses camarades lors d'une séance d'APC après réécoute de la production par le groupe.

A la fin de l'année, la classe a participé à une manifestation de Land Art, le Gorneton, ce qui a donné lieu à des activités langagières autour de la chronologie de la fabrication de l'oeuvre.

Le premier enregistrement met en évidence le manque d’ordre chronologique dans les étapes. Après travail, on notre une amélioration du discours.

L'oeuvre produite par les élèves

Pour en savoir plus sur l'utilisation de Com-Phone, voici un petite vidéo réalisée par les formateurs du RDRI de Lyon :